"Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
5 participants
Page 1 sur 1
"Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
« Fadeur de Verlaine », Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
Attitude de passivité, d’attente de Verlaine face des choses. Ne se projette pas vers les choses, attend tranquillement, passivement qu’elles se manifestent à lui. Mais les choses l’atteignent effacées, affaiblies, atténuées par les étendues qu’elles ont dû parcourir. Verlaine aime donc les sensations épurées, à demi-mortes, qui ne contiennent plus leur origine concrète, plus aucune allusion à un monde réel, messagères vides de tout message. Impossibilité de remonté à la chose originelle disparue: le fané verlainien a quelque chose d’irrévocable. Fané verlainien proche de l’extinction, tente de s’immobiliser ds un présent vague, il est somnolence. Il ne reste que des sensations. Mais il faut quand même exciter la conscience, ne pas la laisser tomber en léthargie par les bercements, c’est pourquoi Verlaine cultive la dissonance, la fausse note. Goût pour l’impair, le rejet, le boitillement prosodique, le déhanchement syntaxique, esthétique du mot impropre explique le besoin profond de réveiller la conscience.
Mariage du vague et de l’aigu, jonction de l’indécis au précis. Mais ce n’est pas une coexistence entre aigreur et douceur, c’est un mélange intime, elles sont contenues l’une dans l’autre, elles s’équilibrent l’une l’autre.
Ce mélange séduit, séductions délicieuses mais dangereuses, car dissolvent la fermeté de la conscience qui s’abandonne à elle, ni aigre, ni doux, mais aigre-doux: tentation irrésistible, contagion qui décompose la conscience. Persuasion qui consiste en un abandon aux limites de la fadeur, l‘impalpable, limites de l‘inexistence. Rêverie verlainienne = milieux négatifs et aveugles, réalité vide.
Neutralité gagne l’esprit qui s’abandonne à elle. L’être se sent pris par une puissance impénétrable, il est gagné d’incertitude et d’irresponsabilité (idem feuille morte). Perte du sentiment de soi. Langueur verlainienne qui épuise l’être, semble vouloir le pousser à bout, le forcer à se dissoudre et à s’oublier en autre chose que lui-même.
Passage du moi personnel à un moi impersonnel.
Présence dans ses poèmes d’une tristesse anonyme. Poésie verlainienne est une communication immédiate et naïve entre les consciences. Nous concerne indirectement, appel insidieux, sur un lieu commun de la sensibilité.
Mais Verlaine partagé entre deux mondes. Sa poésie se situe entre son moi impersonnel et sa sensibilité personnelle. Conscience à la fois présente et consciente à elle-même. Poète à la fois ici et ailleurs, attaché à son propre langage et perdu ds sa langue anonyme. Se sent vivre hors de lui-même.
Piège de l’absence-présence, de l’exil prétendu, de la fausse naïveté.
Mais Verlaine n’est pas allé au bout de l’expérience, il ne s’est pas perdu totalement, donc n’a pas pu se retrouver.
Il renonce donc brusquement. Rien de cette fadeur n’était sincère nous dit-il.
L’artifice littéraire est rendu responsable de l’échec vécu. Mais il continue à écrire, il accuse moins le langage que sa propre faiblesse. Cherche à se dégager de la sensation fanée. L’ignorance indécise fait place à une foi méticuleuse. Pouvoir de la religion vient de son caractère historique, incarné et concret. Mais ce n’est qu’une idolâtrie. Monde spirituel d’où le hasard et le mélange ont été exclu à jamais. Tout devient alors signifiant, les choses s’affirment.
Tout s’explique et se réaccorde dans l’harmonie d’un ordre divin.
Poésie verlainienne devient alors didactique et bavarde, développe des thèmes, des lieux communs.
Conclusion: tragédie d’un être qui a refusé l’expérience sensible en sachant très bien que tout le reste est littérature.
Attitude de passivité, d’attente de Verlaine face des choses. Ne se projette pas vers les choses, attend tranquillement, passivement qu’elles se manifestent à lui. Mais les choses l’atteignent effacées, affaiblies, atténuées par les étendues qu’elles ont dû parcourir. Verlaine aime donc les sensations épurées, à demi-mortes, qui ne contiennent plus leur origine concrète, plus aucune allusion à un monde réel, messagères vides de tout message. Impossibilité de remonté à la chose originelle disparue: le fané verlainien a quelque chose d’irrévocable. Fané verlainien proche de l’extinction, tente de s’immobiliser ds un présent vague, il est somnolence. Il ne reste que des sensations. Mais il faut quand même exciter la conscience, ne pas la laisser tomber en léthargie par les bercements, c’est pourquoi Verlaine cultive la dissonance, la fausse note. Goût pour l’impair, le rejet, le boitillement prosodique, le déhanchement syntaxique, esthétique du mot impropre explique le besoin profond de réveiller la conscience.
Mariage du vague et de l’aigu, jonction de l’indécis au précis. Mais ce n’est pas une coexistence entre aigreur et douceur, c’est un mélange intime, elles sont contenues l’une dans l’autre, elles s’équilibrent l’une l’autre.
Ce mélange séduit, séductions délicieuses mais dangereuses, car dissolvent la fermeté de la conscience qui s’abandonne à elle, ni aigre, ni doux, mais aigre-doux: tentation irrésistible, contagion qui décompose la conscience. Persuasion qui consiste en un abandon aux limites de la fadeur, l‘impalpable, limites de l‘inexistence. Rêverie verlainienne = milieux négatifs et aveugles, réalité vide.
Neutralité gagne l’esprit qui s’abandonne à elle. L’être se sent pris par une puissance impénétrable, il est gagné d’incertitude et d’irresponsabilité (idem feuille morte). Perte du sentiment de soi. Langueur verlainienne qui épuise l’être, semble vouloir le pousser à bout, le forcer à se dissoudre et à s’oublier en autre chose que lui-même.
Passage du moi personnel à un moi impersonnel.
Présence dans ses poèmes d’une tristesse anonyme. Poésie verlainienne est une communication immédiate et naïve entre les consciences. Nous concerne indirectement, appel insidieux, sur un lieu commun de la sensibilité.
Mais Verlaine partagé entre deux mondes. Sa poésie se situe entre son moi impersonnel et sa sensibilité personnelle. Conscience à la fois présente et consciente à elle-même. Poète à la fois ici et ailleurs, attaché à son propre langage et perdu ds sa langue anonyme. Se sent vivre hors de lui-même.
Piège de l’absence-présence, de l’exil prétendu, de la fausse naïveté.
Mais Verlaine n’est pas allé au bout de l’expérience, il ne s’est pas perdu totalement, donc n’a pas pu se retrouver.
Il renonce donc brusquement. Rien de cette fadeur n’était sincère nous dit-il.
L’artifice littéraire est rendu responsable de l’échec vécu. Mais il continue à écrire, il accuse moins le langage que sa propre faiblesse. Cherche à se dégager de la sensation fanée. L’ignorance indécise fait place à une foi méticuleuse. Pouvoir de la religion vient de son caractère historique, incarné et concret. Mais ce n’est qu’une idolâtrie. Monde spirituel d’où le hasard et le mélange ont été exclu à jamais. Tout devient alors signifiant, les choses s’affirment.
Tout s’explique et se réaccorde dans l’harmonie d’un ordre divin.
Poésie verlainienne devient alors didactique et bavarde, développe des thèmes, des lieux communs.
Conclusion: tragédie d’un être qui a refusé l’expérience sensible en sachant très bien que tout le reste est littérature.
Godelieve- Nombre de messages : 7
Age : 34
Date d'inscription : 19/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
Excuse-moi mais tu fais du combien de pages à la minute?
Hughito- Admin
- Nombre de messages : 771
Date d'inscription : 20/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
je ne sais pas, j'ai un besoin frénétique de travail cet après-midi, mais là j'arrête un peu, je vais prendre un peu l'air, me réoxygéner l'esprit pour n'être que plus apte au travail ce soir!
Godelieve- Nombre de messages : 7
Age : 34
Date d'inscription : 19/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
Ce soir??? Hélas on est déjà en plein dedans
Et la dissert n'est qu'à peine ébauchée...
Et la dissert n'est qu'à peine ébauchée...
Hughito- Admin
- Nombre de messages : 771
Date d'inscription : 20/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
oui moi j'ai même pas encore commencé
Sarah- Nombre de messages : 224
Age : 33
Localisation : quelque part ... au fond de la classe pour roupiller en paix
Date d'inscription : 22/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
Ha! La disserte.. Humm va falloir que je bosse... (J'ai imprimé les fiches XD pour pouvoir mieux les lire) ^^
Bon courage a tous pour cette aprem
Bon courage a tous pour cette aprem
Théo- Nombre de messages : 217
Age : 34
Localisation : 3eme rang à droite, de préférence près du mur :D
Date d'inscription : 20/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
Godelieve, ce sont des trésors que l'on retrouve là!! merci!
pauline- Nombre de messages : 49
Age : 34
Date d'inscription : 20/09/2008
Re: "Fadeur de Verlaine", Poésie et Profondeur, Jean-Pierre Richard
cette fiche pourrit être bien utile pour le DS de demain merci!
Sarah- Nombre de messages : 224
Age : 33
Localisation : quelque part ... au fond de la classe pour roupiller en paix
Date d'inscription : 22/09/2008
Sujets similaires
» Jacques Sherer, "les liaisons des scènes"
» "Paysage de Fantaisie", Figures IV, Gérard Génette
» Georges Poulet "Proust"
» Auerbach Mimésis, "A l'hôtel de la mole"
» Paul Valéry, variété, propos sur la poésie.
» "Paysage de Fantaisie", Figures IV, Gérard Génette
» Georges Poulet "Proust"
» Auerbach Mimésis, "A l'hôtel de la mole"
» Paul Valéry, variété, propos sur la poésie.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum