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CB-fiche: La Politie, livre VIII

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Message par Hughito Mar 14 Avr - 14:05

Voilà une fiche qui reprend le texte, c'est très élagué, j'ai peu écrit, ayant préféré citer le texte.
Ca peut sembler long mais ça se lit vite.
Je rapelle qu'un résumé de chaque livre de la Politie est disponible sur Wikipedia.





Platon a défini, dans les livres précédents, sa Cité idéale. C'est la bonne forme de gvt. Aristocratie.

Dans le livre VIII de la Politie, il définit les quatre formes de gouvernement défectueuses.




«

Le premier, et le plus loué, est celui de Crète et de Lacédémone (04); le second, que l'on ne loue aussi qu'en second lieu, est appelé oligarchie : c'est un gouvernement plein de vices sans nombre; opposée à ce dernier vient ensuite la démocratie; enfin, la noble tyrannie, qui l'emporte sur tous les autres, et qui est la quatrième et dernière maladie de l'État.

«




Tous les autres types de gvt ne sont que des intermédiaires qu'on peut classer sous une des catégories précédentes.




* Examinons d'abord le premier type de mauvais gvt, soit celui de l'honneur (timocratie).




Comment passe t-on de l'aristocratie à la timocratie?

Générations se succèdent qu'on ne peut assurer à l'avance. L'une d'elles sera forcément moins pure que la précédente; se mettra à courir après les richesses et autres; → luttes, asservissement d'une partie des citoyens aux autres. Puis on continue à guerroyer pour s'enrichir.




« le

respect des magistrats, par l'aversion des guerriers pour l'agriculture, les arts manuels et les autres professions lucratives, par l'établissement des repas en commun et la pratique des exercices gymnastiques et militaires »

La rapproche de l'oligarchie.







Mais la crainte d'élever les sages aux magistratures, 547e parce que ceux qu'on aura ne seront plus simples et fermes, mais de naturel mêlé; le penchant pour les caractères irascibles et moins compliqués, faits pour la guerre plutôt que pour la paix; l'estime dans laquelle on tiendra 548 les ruses et les stratagèmes guerriers; l'habitude d'avoir toujours les armes à la main : la plupart des traits de ce genre ne lui seront-ils pas particuliers?







Ils seront donc avares de leur argent, parce qu'ils le vénèrent et ne le possèdent pas au grand jour, et par ailleurs prodigues du bien d'autrui, pour satisfaire leurs passions. Ils cueilleront les plaisirs en secret, et, comme des enfants aux regards du père, ils se déroberont aux regards de la loi : conséquence d'une éducation fondée non sur la persuasion mais sur la contrainte, où l'on a négligé la véritable Muse, celle de la dialectique et de la 548c philosophie, et fait plus grand cas de la gymnastique que de la musique.




Qu'en est-il de l'homme type qui répond à cette forme de gvt:

Il doit être plus présomptueux et plus étranger aux Muses, quoiqu'il les aime, se plaisant à écouter, mais n'étant nullement orateur (18). A l'égard des esclaves un tel homme se montrera dur, au lieu de les mépriser (19), 549 comme fait celui qui a reçu une bonne éducation; il sera doux envers les hommes libres et fort soumis aux magistrats; jaloux de parvenir au commandement et aux honneurs, il y prétendra non par son éloquence, ni par aucune autre qualité du même genre, mais par ses tra¬vaux guerriers et ses talents militaires, et il sera passionné de gymnastique et de chasse.
C'est bien là le caractère qui répond à cette forme de gouvernement.

La pression sociale le forcera à courir après les honneurs, le rendra avide de gloire, s'il ne tient pas ce caractère de son père.









  • Il suffit que l'amour de l'argent dépasse celui des honneurs, que la richesse devienne seule mesure de la valeur d'un homme pour qu'on passe à l'oligarchie. Les riches accaparent rapidement le pouvoir au détriment des pauvres:



Alors ils établissent une loi qui est le trait distinctif 551b de l'oligarchie : ils fixent un cens, d'autant plus élevé que l'oligarchie est plus forte, d'autant plus bas qu'elle est plus faible, et ils interdisent l'accès des charges publiques à ceux dont la fortune n'atteint pas le cens fixé. Ils font passer cette loi par la force des armes, ou bien, sans en arriver là, imposent par l'intimidation ce genre de gouvernement

Probs d'un tel gvt: arbitraire dans la valeur des gvnants.

Opposition masse/ dirigeants. En cas de guerre, armer la masse est dangereux (risque de rébellion).

Favorise le crime.




Comment passe t-on d'une mentalité timocratique à une oligarchique?

Le fils de l'homme timocratique imite d'abord son père et marche sur ses traces; mais ensuite, quand il le voit se briser soudain contre la cité, comme contre un écueil, 553b et, après avoir prodigué sa fortune et s'être prodigué lui-même à la tête d'une armée ou dans l'exercice d'une haute fonction, échouer devant un tribunal, outragé par des sycophantes, condamné à la mort, à l'exil, ou à la perte de son honneur et de tous ses biens...
C'est chose ordinaire, dit-il.
Voyant, mon ami, ces malheurs et les partageant, dépouillé de son patrimoine et pris de crainte pour lui-même, il renverse vite, je pense, du trône qu'il leur avait élevé en son âme l'ambition et l'élément courageux; 553c puis, humilié par sa pauvreté, il se tourne vers le négoce, et petit à petit, à force de travail et d'épargnes sordides, il amasse de l'argent. Ne crois-tu pas qu'alors il placera sur ce trône intérieur l'esprit de convoitise et de lucre, qu'il en fera en lui un grand Roi (32), le ceignant de la tiare, du collier et du cimeterre (33)?




Développe amour de la richesse, etc.









  • La démocratie





Passage d'oligarchie à démocratie:




Les chefs, dans ce régime, ne devant leur autorité qu'aux grands biens qu'ils possèdent, se refuseront, j'imagine, à faire une loi pour réprimer le libertinage des jeunes gens et les empêcher de dissiper et de perdre leur patrimoine, car ils ont dessein de l'acheter ou de se l'approprier par l'usure, pour devenir encore plus riches.
Or n'est-il pas déjà évident que dans un État les citoyens ne peuvent honorer la richesse et en même temps acquérir la tempérance convenable, mais qu'ils sont forcés de négliger ou l'une ou l'autre?
C'est assez évident, dit-il.
Ainsi, dans les oligarchies, les chefs, par leur négligence et les facilités qu'ils accordent au libertinage, réduisent parfois à l'indigence des hommes bien nés.
Certainement.
Et voilà, ce me semble, établis dans les cités des gens pourvus d'aiguillons et bien armés, les uns accablés de dettes, les autres d'infamie, les autres des deux à la fois : pleins de haine pour ceux qui ont acquis leurs biens, ils complotent contre eux et contre le reste des citoyens, et désirent vivement une révolution.







la démocratie apparaît lorsque les pauvres, ayant remporté la victoire sur les riches, massacrent les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et les charges publiques; et le plus souvent ces charges sont tirées au sort (41).
C'est bien ainsi, en effet, que s'établit la démocratie, soit par la voie des armes, soit par la crainte qui oblige les riches à se retirer.




Les gens y seront libre, règne du franc-parler, etc.







Dans cet État, repris-je, on n'est pas contraint de commander si l'on en est capable, ni d'obéir si l'on ne veut pas, non plus que de faire la guerre quand les autres la font, ni de rester en paix quand les autres y restent, si l'on ne désire point la paix; d'autre part, la loi vous inter-dit-elle d'être magistrat ou juge, vous n'en pouvez pas moins exercer ces fonctions, si la fantaisie vous en prend (43). N'est-ce pas là une condition divine et délicieuse au 558 premier abord?







l'esprit indulgent et nullement vétilleux de ce gouvernement, mais au contraire plein de mépris pour les maximes que nous énoncions avec tant de respect en jetant les bases de notre cité, lorsque nous disions (45) qu'à moins d'être doué d'un naturel excellent on ne saurait devenir homme de bien si, dès l'enfance, on n'a joué au milieu des belles choses et cultivé tout ce qui est beau - avec quelle superbe un tel esprit, foulant aux pieds tous ces principes, néglige de s'inquiéter des travaux où s'est formé l'homme politique, mais l'honore si seulement 558c il affirme sa bienveillance pour le peuple 1







Tels sont, poursuivis-je, les avantages de la démocratie, avec d'autres semblables. C'est, comme tu vois, un gouvernement agréable
Hughito
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Message par Hughito Mar 14 Avr - 14:06

Caractéristique de l'homme démocratique:




Lorsqu'un jeune homme élevé, comme nous l'avons dit tout à l'heure, dans l'ignorance et la parcimonie, a goûté du miel des frelons, et s'est trouvé dans la compagnie de ces insectes ardents et terribles qui peuvent lui procurer des plaisirs de toute sorte, nuancés et variés à l'infini, c'est alors, crois-le, que son gouvernement 559e intérieur commence à passer de l'oligarchie à la démocratie.







Après avoir vidé et purifié de ces vertus l'âme du jeune homme qu'elles possèdent, comme pour l'initier à de 560e grands mystères (51), elles y introduisent, brillantes, suivies d'un choeur nombreux et couronnées, l'insolence, l'anarchie, la licence, l'effronterie, qu'elles louent et décorent de beaux noms, appelant l'insolence noble éducation, l'anarchie liberté, la débauche magnificence, l'effronterie
561 courage. N'est-ce pas ainsi, demandai-je, qu'un jeune homme habitué à ne satisfaire que les désirs nécessaires en vient à émanciper les désirs superflus et pernicieux, et à leur donner libre carrière?




Aplat des valeurs, anarchisme, politique pratiquée selon l'envie, sans sérieux.












  • Passage à la tyrannie.








Lorsqu'une cité démocratique, altérée de liberté, trouve 562d dans ses chefs de mauvais échansons, elle s'enivre de ce vin pur au delà de toute décence; alors, si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne lui font pas large mesure de liberté, elle les châtie, les accusant d'être des criminels et des oligarques (57).
C'est assurément ce qu'elle fait, dit-il.
Et ceux qui obéissent aux magistrats, elle les bafoue et les traite d'hommes serviles et sans caractère; par contre, elle loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l'air de gouvernés et les gouvernés qui prennent l'air de gouvernants. N'est-il pas 562e inévitable que dans une pareille cité l'esprit de liberté s'étende à tout?




Or, vois-tu le résultat de tous ces abus accumulés? Conçois-tu bien qu'ils rendent l'âme des citoyens tellement ombrageuse qu'à la moindre apparence de contrainte ceux-ci s'indignent et se révoltent? Et ils en viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s'inquiéter des lois écrites ou non écrites, afin de n'avoir absolument aucun maître.




Partageons le peuple démocratique en trois classes:




race d'hommes oisifs et prodigues, les uns plus courageux qui vont à la tête, les autres, plus lâches qui suivent. Nous les avons comparés à des frelons, les premiers munis, les seconds dépourvus d'aiguillon.




Il y a aussi une autre classe qui se distingue toujours de la multitude.
Laquelle?
Comme tout le monde travaille à s'enrichir, ceux qui sont naturellement les plus ordonnés deviennent, en général, les plus riches.
Apparemment.
C'est là, j'imagine, que le miel abonde pour les frelons et qu'il est le plus facile à exprimer (64).
Comment, en effet, en tirerait-on de ceux qui n'ont que peu de chose?
Aussi est-ce à ces riches qu'on donne le nom d'herbe à frelons?
Oui, un nom de ce genre, répondit-il.
565 La troisième classe c'est le peuple : tous ceux qui travaillent de leurs mains, sont étrangers aux affaires, et ne possèdent presque rien. Dans une démocratie cette classe est la plus nombreuse et la plus puissante lorsqu'elle est assemblée.







En effet, dit-il; mais elle ne s'assemble guère, à moins qu'il ne lui revienne quelque part de miel.
Aussi bien lui en revient-il toujours quelqu'une, dans la mesure où les chefs peuvent s'emparer de la fortune des possédants et la distribuer au peuple, tout en gardant pour eux la plus grosse part.
565b Certes, c'est ainsi qu'elle reçoit quelque chose.
Cependant, les riches qu'on dépouille sont, je pense, obligés de se défendre : ils prennent la parole devant le peuple et emploient tous les moyens qui sont en leur pouvoir.
Les autres, de leur côté, les accusent, bien qu'ils ne désirent point de révolution, de conspirer contre le peuple et d'être des oligarques.
Or donc, à la fin, lorsqu'ils voient que le peuple, non par mauvaise volonté mais par ignorance, et parce qu'il 565c est trompé par leurs calomniateurs, essaie de leur nuire, alors, qu'ils le veuillent ou non, ils deviennent de véritables oligarques (65); et cela ne se fait point de leur propre gré : ce mal, c'est encore le frelon qui l'engendre en les piquant. !Dès lors ce sont poursuites, procès et luttes entre les uns et les autres.
Maintenant, le peuple n'a-t-il pas l'invariable habitude de mettre à sa tête un homme dont il nourrit et accroît la puissance?.
565d Il est donc évident que si le tyran pousse quelque part, c'est sur la racine de ce protecteur et non ailleurs qu'il prend tige (66).
Mais où commence la transformation du protecteur en tyran? N'est-ce pas évidemment lorsqu'il se met à faire ce qui est rapporté dans la fable du temple de Zeus Lycéen en Arcadie (67)?
Que dit la fable?
Que celui qui a goûté des entrailles humaines, coupées en morceaux avec celles d'autres victimes, est inévitablement changé en loup.
De même, quand le chef du peuple, assuré de l'obéissance absolue de la multitude, ne sait point s'abstenir du sang des hommes de sa tribu, mais, les accusant injustement, selon le procédé favori de ses pareils, et les traînant devant les tribunaux, se souille de crimes en leur faisant ôter la vie, quand, d'une langue et d'une bouche impies, il goûte le sang de sa race, exile et tue, tout en laissant entrevoir la suppression des dettes et un nouveau 566 partage des terres, alors, est-ce qu'un tel homme ne doit pas nécessairement, et comme par une loi du destin, périr de la main de ses ennemis, ou se faire tyran, et d'homme devenir loup?







Dans les premiers jours, il sourit et fait bon accueil 566c à tous ceuç qu'il rencontre, déclare qu'il n'est pas un tyran, promet beaucoup en particulier et en public, remet des dettes, partage des terres au peuple et à ses favoris, et affecte d'être doux et affable envers tous.
Mais quand il s'est débarrassé de ses ennemis du dehors, en traitant avec les uns, en ruinant les autres, et qu'il est tranquille de ce côté, il commence toujours par susciter des guerres, pour que le peuple ait besoin d'un chef.
Et aussi pour que les citoyens, appauvris par les impôts, 567 soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens, et conspirent moins contre lui (72).
Et si certains ont l'esprit trop libre pour lui permettre de commander, il trouve dans la guerre, je pense, un prétexte de les perdre, en les livrant aux coups de l'ennemi. Pour toutes ces raisons, il est inévitable qu'un tyran fomente toujours la guerre.
Mais ce faisant, il se rend de plus en plus odieux aux 567b citoyens.
Et n'arrive-t-il pas que, parmi ceux qui ont contribué à son élévation, et qui ont de l'influence, plusieurs parlent librement soit devant lui, soit entre eux, et critiquent ce qui se passe- du moins les plus courageux?
Il faut donc que le tyran s'en défasse, s'il veut rester le maître, et qu'il en vienne à ne laisser, parmi ses amis comme parmi ses ennemis, aucun homme de quelque valeur .
D'un oeil pénétrant il doit discerner ceux qui ont du courage, de la grandeur d'âme, de la prudence, des 567c richesses; et tel est son bonheur qu'il est réduit, bon gré mal gré, à leur faire la guerre à tons, et à leur tendre des pièges jusqu'à ce qu'il en ait purgé l'État !

Il s'entoure ensuite de fidèles, qu'il achète.




Voilà.
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Message par Hughito Mar 14 Avr - 14:06

Vous admirerez le style moderne
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Message par Gwladys Dim 19 Avr - 14:04

lol!
oui, le style est admirable X)

merci Hugo.

T'es un mec génial, et cette fois j'enlève le "quand même" :p
Gwladys
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Localisation : au 1er rang en periode de motivation extrême...ou au dernier rang pour manger mes clémentines tranqu
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Message par Sarah Ven 24 Avr - 20:51

Merci Hugo !!

Sarah

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Localisation : quelque part ... au fond de la classe pour roupiller en paix
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